La fabrication du ciment est un processus très polluant. Pour réduire son impact écologique, les industries ont pensé à une nouvelle formule de fabrication de ciment. Celui-ci, plus respectueux de l’environnement est appelé »ciment bas carbone ». Quelles sont ces caractéristiques ?
L’impact du ciment classique
Le ciment est le principal composant du béton. La première phase de sa fabrication a un très faible impact environnemental. Elle comprend l’extraction de la matière première, le concassage, le séchage et le broyage. Cependant, à la phase suivante, la matière première est soumise à la clinkérisation (cuisson) à une température de 1450 ⁰C pendant 18 heures.
C’est après cela que le clinker obtenu est stocké. La clinkérisation consomme une quantité phénoménale d’énergie et provoque l’émission d’épaisse fumée noire. Elle est à la base de l’empreinte carbone du béton. La clinkérisation est responsable d’environ 40 % des émissions de GES et la décarbonatation quant à elle, est responsable d’environ 60 % des émissions GES.
Les autres étapes comportant le mélange, l’adjuvantation, le broyage, le conditionnement et l’expédition n’ont qu’un très faible impact environnemental. Bien que ne représentant que 11,74 % de la masse totale du béton, le ciment contient 98 % du carbone émis. Dans le contexte écologique actuel, il urge donc de trouver des procédés de fabrication moins polluants.
Les caractéristiques du ciment bas carbone
Encore appelé ciment décarboné, le « ciment bas carbone » a pour objectif de réduire les émissions de carbone grâce à son processus de fabrication. Les fabricants espèrent réduire par cinq les émissions de dioxyde de carbone sur la planète grâce à ce nouveau ciment. Ce ciment écologique est incontestablement l’une des meilleures solutions pour la réduction de la pollution.
Cependant, pour réduire l’impact environnemental du ciment, il faut agir sur sa teneur en clinker, le principe actif. Le taux de pollution du ciment est proportionnel à sa teneur en clinker. En complément du clinker, il existe des composés cimentaires comme le laitier, les cendres volants, pouzzolanes, les argiles calcinées et le calcaire. Lorsqu’ils sont finement broyés, ils contribuent au développement des résistances en présence de la chaux. C’est notamment la solution retenue par cette entreprise.
Le procédé de fabrication du ciment décarboné nécessite donc les coproduits qui ne sont pas issus de l’exploitation minière, mais fournis par les locaux. De plus, la fabrication est faite à froid, donc sans cuisson. Cela implique donc 0 % de clinker. De ce fait, l’émission de GES est considérablement réduite.
Les futurs ciments bas carbone
Les ciments écologiques sont déjà une réalité. Trois formules sans clinker disponibles sont :
- H-P2A : cette formule est fabriquée à base d’argile flashée, de silicate, d’activateurs et de suractivateurs. Il est sous la forme d’un géopolymère qui permet d’obtenir une colle minérale sans COV, ininflammable.
- H-EVA : ce ciment est recommandé pour la fabrication des routes, mortiers et le béton de chantier. C’est un liant fait à base d’argile flashé, gypse, désulfogypse, les activateurs et suractivateurs.
- H-UKR : valorisant l’économie circulaire, le principal composant de ce ciment est le laitier de fourneau. C’est un coproduit issu de l’industrie métallurgique. Au laitier de fourneau sont ajoutés les activateurs et suractivateurs. Ce ciment est utile pour le béton prêt à l’emploi ou la fabrication de béton en usine.
Chacune de ces formules de ciment bas carbone est respectueuse de l’environnement et assure la préservation des ressources naturelles.